Les produits exportés par le Burundi restent peu diversifiés et sont essentiellement dominés par le café, le thé et les minerais. Pourtant, d’autres produits comme les huiles essentielles peuvent s’ajouter aux produits traditionnels d’exportation et, partant, contribuer à la rentrée des devises. L’Agence Consultative en Ethique de la Coopération Internationale (ACECI) propriétaire de Karire Products disponibilise actuellement 8 sortes d’huiles essentielles. Toutefois, l’exportation de celles-ci est toujours problématique à cause des difficultés d’approvisionnement en matières premières
Le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a inauguré fin juin 2022 la société ELAGA, une entreprise à multiples projets en rapport avec la modernisation des systèmes de production agricole et piscicole. Installé à la colline Mvugo de la commune Nyanza-lac, province de Makamba au Sud-Ouest du pays, un des secteurs d’investissement d’ELAGA est la filière patchouli.
Prometteuse, cette culture avait été exploitée ces dernières années par la société Rugofarm. Celle-ci œuvrait à la colline Gabiro-Ruvyagira de la commune Rugombo, province Cibitoke au Nord-Ouest du pays.
Le volume d’exportation était estimé annuellement par cette société aujourd’hui dont le patrimoine est retourné dans les mains de l’Etat à 10 tonnes d’huile essentielle il y a de cela plus de 5 ans. Cependant, les huiles essentielles restent inexploitées alors qu’elles pourraient constituer une manne pour le pays dont la balance commerciale est déficitaire.
Cela au moment où le bulletin du 4ème trimestre 2021 de l’Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) évalue les exportations des produits domestiques à 74,8 milliards de FBu. Elles sont principalement dominées par le café, les minerais de niobium, le thé et la bière de malt.
Des huiles essentielles classées parmi les produits Karire Products
« Parmi mes produits figurent huit sortes d’huiles essentielles », indique Ginette Karirekinyana, fondatrice de l’Agence Consultative en Ethique de la Coopération Internationale (ACECI) et propriétaire de Karire Products.
Elle confirme que sa production peut satisfaire le marché local. Et de renchérir : « Sans oublier que la fourniture aux clients de grosses quantités d’huiles essentielles peut nécessiter des commandes ».
Mme Karirekinyana informe que l’objectif est d’exporter les huiles essentielles d’abord dans la sous-région et puis dans le monde entier. Et de faire remarquer qu’elle est en train d’organiser la chaîne de production en commençant par le repiquage des plants et l’installation des machines pour la distillation. Et d’expliquer : « La matière première est à prioriser, car sa pénurie coupe toute la chaine de production ».
Pour les huiles essentielles disponibles parmi les produits Karire Products, le prix de 15ml d’huile essentielle est de 20 mille FBu.
Mme Karirekinyana confirme que la production d’huiles essentielles constitue une opportunité. Toutefois, elle déplore que les homes d’affaires n’y investissent pas. Et de continuer : « Ils attendent le premier innovateur pour le copier ».
La fondatrice de l’ACECI et propriétaire de Karire Products signale que les plantes susceptibles de produire les huiles essentielles dans le pays sont l’Eucalyptus, la cataire, la citronnelle, le romarin, les agrumes, le mentorin, le gingembre, toutes les fleurs et les plantes médicinales à propriété thérapeutique comme l’artémisia, le trétrademiariparia (umuravumba), bidens pilosa (icanda)…
D’après Allied Market Research, le marché global des huiles essentielles a engendré 8 milliards USD en 2018 et projette d’atteindre 15,61 milliards USD d’ici 2026.
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